Le Premier ministre français a présenté le 3 septembre le plan « France Relance », une feuille de route pour la refondation économique, social et écologique du pays. 100 milliards d’euros sont consacrés à ce plan de relance, dont 1,2 milliards pour le volet « transition agricole, alimentation et forêt ». 200 millions seront destinés à la forêt sur la période 2021-2022.
Le plan de relance vise à adapter les forêts face aux défis du changement climatique par :
- – L’amélioration de la résilience des peuplements et des écosystèmes forestiers ;
- – L’augmentation de la séquestration de carbone grâce aux nouveaux peuplements.
Le plan concerne 45 000 hectares de forêts qui seront améliorées, régénérées ou reconstituées soit environ 50 millions d’arbres. Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé pour le reboisement à destination des opérateurs économiques de l’amont forestier de la filière forêt-bois. Des aides seront accordées pour l’adaptation des forêts vulnérables au changement climatique, pour les peuplements considérés comme pauvres ou à transformer et pour les forêts dépérissantes à cause de scolytes ou d’autres crises sanitaires. La diversification des essences, vue comme un principe de maîtrise des risques associés au changement climatique, est fixée comme condition d’accès aux aides avec un taux minimum de diversification d’au moins 20% à partir de 10ha.
Le plan prévoit la pérennisation d’emplois en milieu rural : entreprises de travaux forestiers, coopératives forestières, experts forestiers, transporteurs de bois, pépinières forestières, scieries, énergie, bois construction… La confirmation du rôle de la forêt dans le défi du changement climatique devrait permettre d’augmenter l’attractivité des métiers de la forêt. Cette mesure aura également des impacts positifs sur la préservation de la biodiversité, l’adaptation aux risques (incendies, risques en montagne, érosion) et l’amélioration de la qualité des services sociaux par la forêt et les haies.
Dès 2021, le budget d’intervention de l’Agence Nationale de la Recherche* sera porté de 518M€ à 953 M€, en anticipant de deux ans la montée en puissance de la programmation de la recherche qui culminera en 2027 à 1 518 M€. Ce complément budgétaire sera utilisé pour augmenter significativement le taux de succès et porter celui-ci de 16% actuellement à un niveau supérieur à 25%, soit celui des meilleures agences mondiales.
*L’Agence Nationale de la Recherche (ANR) est une agence de moyens qui finance la recherche publique et la recherche partenariale en France.
Auteur : Armand Clopeau (IEFC)