80 ans plus tard, la recherche sur les facteurs influençant la productivité du gemmage continue en Aquitaine

En France, la production de résine de pin ou gemme a connu son apogée dans les années 1937 et environ 100 000 litres de gemme étaient alors produits dans la forêt des Landes. Il nous reste de cette époque des travaux de recherche très documentés tels que le recueil d’études de A. Oudin de 1938. La production de gemme française a ensuite décliné à partir des années 1960 en raison de la concurrence internationale jusqu’à disparaître dans les années 1990. En Espagne et au Portugal, la production a également décliné dans les années 1980 mais s’est maintenue. A partir de 2010, la mécanisation, l’identification de marchés de niche et la diminution de la production mondiale en résine conduisent à un nouvel essor de la filière dans le sud de l’Europe. C’est dans ce contexte qu’est né le projet SustForest+.
Dans le cadre de ce projet, l’IEFC accompagne les partenaires du projet qui débutent une expérimentation visant à affiner un modèle d’estimation de la productivité en gemme en fonction de variables stationelles, climatiques et dendrométriques. Cette opération de gemmage, pour être homogène dans tous les pays utilise la méthode Borehole et est basée sur un protocole expérimental proposé par l’INIA, également mis en œuvre en Espagne et au Portugal. A l’objectif européen de modélisation s’ajoute celui de mettre en avant, pour le massif landais, les principaux facteurs influençant la productivité en gemme et notamment tester l’effet de l’amélioration génétique. Il a en effet été observé dans d’autres pays tels que le Brésil que l’amélioration génétique pour la production de bois améliore également la productivité en gemme, sans que l’hypothèse n’ait été testée en France.
Cette expérimentation est réalisée conjointement avec les partenaires du projet : l’INIA qui coordonne l’expérimentation en Europe et le CNPF, en contact avec les propriétaires forestiers de Nouvelle-Aquitaine tels que Thibaut Lemaire en forêt usagère de La Teste-de-Buch. L’IEFC bénéficie également de l’appui de l’ONF, de l’INRAe, de la commune de Mios et de Cyrille Fournet, président de l’association Gemme la Forêt d’Aquitaine pour l’identification des arbres à gemmer dans le cadre de ce protocole.
Auteur : Armand Clopeau (IEFC)