+330535385257

Heterobasidion annosum (Basidiomycota, Aphyllophorales)

IEFC - Forest pests and diseases - Consult - <i>Heterobasidion annosum </i> (Basidiomycota, Aphyllophorales)

Fomes des résineux

Heterobasidion annosum (Basidiomycota, Aphyllophorales)
Synonymes: Fomes annosus, Fomitopsis annosa, Polyporus annosus, Ungulina annosa

Forme asexuée: Spiniger meineckellus
Synonymes: Oedocephalum lineatum, Oedocephalum meineckella

Pourridié à fomes, agent de la maladie du rond.

Arbres hôtes

De nombreuses espèces de pins : Pin sylvestre (Pinus sylvestris), Pin maritime (P. pinaster), Pin laricio (P. nigra ssp. laricio), Pin à crochets (P. uncinata) et Pin taeda (P. taeda), et également les épicéas (Picea), sapin (Abies) et Douglas (Pseudotsuga).

Identification

  • Dépérissement progressif du feuillage chez les pins adultes (Photo 1) avec réduction de la croissance des pousses et des aiguilles avant d’aboutir à la mort de l’arbre. Chez les jeunes pins, la mort est plus rapide, le feuillage virant du rouge au brun.
  • Les mortalités sont tout d’abord disséminées dans la parcelle puis, plus tard, groupées en tache à évolution relativement lente (d’ou le nom de maladie du rond).
  • Sur les souches ou sur les arbres morts, apparition de fructifications pérennes, au niveau du sol (Photo 2), très souvent partiellement recouvertes par la végétation ou la litière. Ces carpophores sont caractéristiques : forme de console ou de plaque, irrégulier, avec croûte rigide en face supérieure, brune plus ou moins foncée avec souvent des zones concentriques se distinguant de la marge amincie et claire. La face inférieure est blanc crème avec de nombreux pores de petite taille.
  • Au collet des arbres morts ou dépérissants, présence sous l’écorce d’un mycélium blanc fin (aspect de papier à cigarette).(Photo 3).
  • La forme conidienne (asexuée) de ce champignon est facile à obtenir en laboratoire (Photo 4) et sert de méthode d’identification en l’absence des carpophores.

Dégâts

  • Chez les pins, les arbres infectés finissent souvent par mourir.
  • Les mortalités peuvent apparaître dans les jeunes peuplements mais sont plus fréquentes dans les peuplements adultes après la première éclaircie (peuplements de 15-20 ans). L’extension des taches de mortalités s’arrète souvent quand le peuplement atteint l’âge de 40-50 ans.
  • Chez les sapins et le Douglas, la maladie peut ne pas être mortelle et provoquer une pourriture de cœur. Chez l’épicéa, la maladie provoque uniquement des pourritures de cœur.

Biologie

  • Le fomes est un parasite primaire sur pins en attaquant des arbres en bonne santé. Fréquemment les mortalités apparaissent sans qu’il y ait de facteurs de stress prédisposants mais les arbres affaiblis ont plus de chance d’être attaqués.
  • Les basidiospores sont produites par les carpophores toute l’année quand la températures est entre 5°C et 32°C et sont véhiculées très loin par les courants d’air.
  • Ces spores germent uniquement sur du bois frais (surface de souches ou blessures sur les racines ou à la base du tronc.
  • H. annosum se propage d’une souche et/ou d’un arbre à un autre arbre par contact ou greffe racinaire.
  • Après pénétration dans les racines , H. annosum envahit la souche ou les racines par l’intermédiaire de son mycélium.
  • Après la mort des arbres, le champignon peut survivre dans les souches pendant au moins 50 ans.

Facteurs de risque

  • La maladie à fomes se manifeste fréquemment dans des sols profonds, bien drainés, sableux contenant peu de matière organique. Les dégâts sont plus faibles dans les sols mal drainés, très humides, contenant un haut pourcentage de matières organiques,
  • Ce champignon a tendance à préférer des sols au pH élevé.

Méthodes de lutte

Lutte préventive

  • Il est possible de prévenir la contamination de souches fraîches par les spores de fomes par un traitement biologique (Phlebiopsis gigantea) ou chimique (engrais à base d’urée ou de bore). Ces traitements par applications manuelle ou mécanique sont opérationnels.
  • Dans les parcelles présentant des taches de mortalités la technique de la tranchée (1 m de profondeur) pour isoler la zone atteinte est réalisable.
  • Minimiser les éclaircies et les faire à une période où les émissions de spores sont moins abondantes (hiver froid et été chaud).
  • Favoriser les plantations à large espacement pour diminuer les contacts racinaires et les éclaircies.
  • Dans les sols pauvres et bien drainés (facteurs de risques majeurs), planter des essences forestières moins sensibles au fomes y compris des feuillus.
  • Dans les peuplements très contaminés, le dessouchage a montré une certaine efficacité pour réduire les mortalités dans les peuplements ultérieurs.

Lutte curative

  • Aucun fongicide n’est homologué contre ce parasite.
Photo 1 : Dépérissement d’un arbre adulte (Pinus pinaster) à la marge d’un rond de mortalité.
Photo 2: Fructification pérenne de H. annosum sur une souche, au niveau du sol.
Photo 3: Au collet d’un arbre mort, présence, sous l’écorce, du mycélium de fomes (aspect papier à cigarette).
Photo 4: Conidiophores d’ H. annosum utilisés pour le diagnostic en laboratoire.

Illustrations : Brigitte Lung


Back to the list