Charançon de l´eucalyptus
Gonipterus scutellatus (Coleoptera, Curculionidae)
Arbres hôtes
La plupart des espèces d´eucalyptus.
Identification
- En France, le charançon de l´eucalyptus n’est pour l’instant connu que dans le sud-est.
- Présence sur la bordure des feuilles de marques de morsures circulaires profondes. Une défoliation totale est possible.
- Traces d´alimentation laissées par les larves sur les feuilles (Photo 1).
- Présence de masses d´œufs marron très foncé le plus souvent sur les jeunes feuilles (Photo 3). Ces masses mesurent de 2 à 3 mm de long pour 1 mm d´épaisseur et sont présentes toute l´année mais plus fréquemment observables au printemps et en automne.
- A la fin du printemps et de l´automne, présence de larves jaune-vert avec deux lignes foncées longitudinales, recourbées en forme de C. Elles sont observables sur les deux faces des feuilles et les plus âgées produisent des longs fils d´excréments (Photos 1 et 2).
- Les adultes sont des charançons brun foncé, avec un corps elliptique de 7-9 mm de long, et un rostre court (Photo 4).
- Traces de déformation de l´écorce des rameaux par les adultes.
Dégâts
- Défoliation par les larves et les adultes, surtout des jeunes feuilles.
- Fortes pertes de croissance en cas de sévère défoliation.
- Les défoliations entraînent un affaiblissement de l´arbre qui le rend plus sensible aux attaques du longicorne de l´eucalyptus (Phoracantha semipunctata).
- Les dégâts des charançons adultes sur l´écorce peuvent entraîner le dépérissement des jeunes pousses et une déformation du tronc.
Biologie
- Deux générations par an. Parfois la deuxième génération est incomplète dans les régions les plus froides.
- Les charançons adultes sont présents toute l´année, avec un pic au début du printemps et de l´automne. Hivernation possible des adultes dans le sol ou dans les fissures de la base du tronc dans les régions les plus froides.
- Les larves se nourrissent aux dépens des jeunes feuilles, surtout à la fin du printemps et de l´automne.
- Au début de l´été et de l´hiver, les larves se laissent tomber et s´enterrent pour se transformer en nymphes.
- Les principales adversités sont le froid, le manque de nourriture et les ennemis naturels comme le parasitoïde d´œuf Anaphes nitens (si introduit) et les champignons comme Beauveria bassiana et Aspergillus.
Facteurs de risque
- Les espèces les plus sensibles sont Eucalyptus globulus, E. scoparia, E. camaldulensis, E. robusta, E. parviflora et E. tereticornis.
- Les populations sont plus nombreuses lors des hivers doux et des étés tempérés.
- Les jeunes plantations poussant sur des sols pauvres sont plus sensibles et leurs arbres moins aptes à récupérer d´une forte défoliation.
Méthodes de lutte
Suivi
- Au printemps et en automne, observation des œufs, des larves et des dégâts sur les feuilles.
- En été et en hiver, observation des défoliations.
Lutte préventive
- Utilisation d´espèces moins sensibles comme E. botryoides, E. citriodora, E. saligna, E.sideroxylon, E. radiata, E. regnans, E. cladocalix, E. leucoxylon, E. dalrympleana ou E. viminalis.
Lutte curative
- Lutte biologique par lâchers du parasitoïde Anaphes nitens, à répéter pendant 3 à 4 ans.
- Labourage superficiel du sol pour déterrer les nymphes.
- Aucun insecticide n´est homologué contre cet insecte en France.